TOUT EST ART DANS LE CINÉMA : Ousseynou MANÉ, réalisateur sénégalais, se livre à cœur ouvert sur sa passion au Journal du Cinéma et de la télévision.
▪︎ Dix ans d’expérience dans le métier d’audiovisuel au Sénégal qu’avez-vous retenu de ses 10 années passées sur l’état du Cinéma au Sénégal ?
Ousseynou: vous savez le Cinéma est le seul genre qui inclut tous les autres arts dans son cercle. Donc il évolue assez vite. Dans sa façon d’appréhender le monde, il s’adapte progressivement et parfois même dans une logique surprenante.
On peut en observer surtout sur les techniques de base cinématographique à travers des films indiens, chinois ou américains où chacun essaie de définir ses points de vue face à la subjectivité des plans, des couleurs ou des sons, etc.
Pour moi ce que je peux dire ! Pour répondre à la question, le cinéma reste un domaine qui nécessite beaucoup d’apprentissage. Il faut toujours être présent pour exister. Et ça, je l’ai retenu !
▪︎De photographe à monteur, assistant réalisateur, etc. Aujourd’hui, vous êtes directeur photo et directeur artistique pourquoi ce choix de toucher un peu à tout ? Pourquoi ne pas vouloir se spécialiser où s’est le métier qui oblige cela ?
Ousseynou: au fait, nous nous sommes formées seules. Sur le tas, je veux dire. Il nous fallait parfois être indépendant en faisant nos propres recherches. J’ai commencé en tant que rappeur « champs de rue Studio ». Et ça m’arrivait parfois de vouloir des Covers pour ma musique. Et je n’avais pas quelqu’un pour le faire.
Par la suite, j’ai cherché à avoir Photoshop pour des montages photo pour en finir avec la vidéo sur le logiciel premier pro. Bref, c’est comme ça que j’ai commencé à faire des clips vidéo, faire un premier un film en 2009 la « Sérigraphie, un don, un métier, etc.
C’était juste pour être libre et maîtriser la direction artistique selon les films auxquels je me faisais face. Aujourd’hui, je reste réalisateur et Cameraman.
En-tout-cas être réalisateur, c’est comprendre la chaîne de production d’un film. C’est-à-dire à l’écriture jusqu’à la distribution.
▪︎Votre film Kekendo et trois mélodies sur un instrument, nous parlent de quoi ?
Ousseynou: C’est lors d’un atelier que j’ai rencontré le protagoniste Bakary Diakité. Ce qui m’a fasciné en lui, c’était de voir une personne en situation de handicap différente des autres qui en général passent leur temps dans la rue à mendier. J’ai voulu monter avec lui un personnage actif et créatif surtout. C’était pour moi une façon de mettre en exergue ses œuvres pour faire comprendre à certains que le handicap physique n’est pas un frein.
À travers ce film documentaire KEKENDO, on voit que la mentalité est l’instrument qui définisse notre devenir. La faiblesse n’a rien à voir avec notre état physique. Si on est fort mentalement, on peut dépasser nos limites.
« Trois instruments sur une mélodies « Ce film. Reste un instant de définition sur la valeur de la femme et l’utilité de celle-ci face au regard des hommes. Car elles sont le socle et c’est elles qui marquent notre bonheur habituel.
Pour comprendre la valeur des femmes, regarde l’intérêt que porte l’homme envers sa fille, envers son époux et envers sa mère… Ce sont trois amours différents qui peuvent changer notre façon de les respecter et à leur donner plus d’estime. C’est ça que j’ai voulu exprimer et partager mon point de vue.
▪︎Que représentent l’image et le son pour vous ?
Ousseynou : c’est dans l’image et le son qu’on peut mettre en exergue nos émotions et nos sentiments à travers des sujets sociaux, culturels, et même politiques.
En tant, réalisateur, c’est pour moi la possibilité de donner son option sur des situations précises.
▪︎Un directeur photo, est-il un simple technicien de l’image, où peut-il être considéré comme un artiste à part ?
Ousseynou: tout est art dans le cinéma. Directeur de la photographie, c’est un métier assez compliqué, mais adorable. Il vous faut surtout maîtriser la lumière et la température, travailler avec les machinos en parallèle.
Bref, c’est la personne qui s’occupe de la qualité de l’image. Alors dans un tournage normal, il a du pain chaud sur les mains.
▪︎Votre dernier mot de la fin
Ousseynou: je rêve de voir un festival purement Sénégalais. Que seuls les films courts métrages des régions seront mises à l’épreuve dans un concours national et que les vainqueurs gagnent des budgets de productions. C’est une façon pour moi de booster l’industrie du cinéma au Sénégal.
La Rédaction
JOURNAL DU CINÉMA ET DE LA TÉLÉVISION