
En exclusivité, dans cette interview, la jeune actrice confie sa fierté d’incarner le personnage principal du long-métrage de fiction Tonsô de Mamadou dit Papou Cissé. Un film qui met lumière une partie de nos origines. Sur le plateau du tournage, où nous l’avons rencontré, il y a quelques semaines, l’ancienne pensionnaire du Conservatoire des arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté évoque également le travail d’introspection qu’elle a fait sur elle-même afin de mieux rentrer dans le personnage…
Le Journal du Cinéma et de la Télévision : Comment avez-vous ressenti le fait d’être l’actrice principale de ce long-métrage de fiction Tonsô ? Vous y avez également joué aux côtés des icônes du cinéma malien telles que : Hamadoun Kassogué et Fatoumata Coulibaly dite F. C. ?
Habibatou Diarra : Quand Papou m’a appelé pour me parler de son intention de faire de moi l’actrice principale de son film, j’avoue que sur le coût, j’étai flattée. En découvrant le scénario, je me suis dit : waouh c’est ce personnage que je vais incarner ! Je nen revenais pas. J’ai tout de suite dit merci à Papou de m’avoir choisi. Il a, certainement, vu en moi des capacités et talents qui me permettent d’incarner ce rôle. Je me suis dit, donc je vais le faire et il ne restait plus qu’à le remercier, encore une fois de plus. Ça veut dire que je suis sur la bonne voie. J’ai fait mes études d’art dramatique pour ça et je travaille sur moi tout le temps pour être une actrice à la hauteur des personnages qu’on me confie. Donc ça m’a fait énormément plaisir surtout d’être entourée par des aînés, ce qui constitue quelque chose de très important. J’étais la plus jeune des comédiennes et j’étais la plus chouchoutée. Je recevais des conseils, tout le monde était au petit soin avec moi. J’ai été aimé et accepté sur le plateau, les aînés faisaient tout leur possible pour que je puisse me sentir à l’aise. J’ai vraiment passé une très belle aventure et je ne cesserais de le répéter, c’était un réel plaisir et un honneur pour moi de jouer aux côtés de ces icônes telles que tonton Hamadoun Kassogué, tonton Fily Traoré, tonton Issa Coulibaly, tantie Maïmouna Doumbia, Ismaël N’djaye, Tantie F.C. J’étais vraiment bien entourée pendant le tournage de ce film.

JCT : Comment le réalisateur vous a dirigé sur le plateau ?
Habibatou Diarra : Papou a été à la fois le réalisateur, le grand frère et l’ami pendant ce tournage. Il a tout fait pour que je puisse me sentir en famille d’abord. Il me disait : «met toi à l’aise». Il a vraiment créé une atmosphère favorable autour de moi. Je pense que c’est ce qui fait de lui un très bon réalisateur. Il y avait par exemple certaines séquences où il venait à moi en disant qu’il a senti que j’étais stressée ou que j’étais craintive. Une autre fois, il ma trouvé douteuse. Il me disait : «Habiba, j’ai confiance en toi, tu es une actrice». Ça c’est vraiment quelque chose qui redonne confiance en soi en tant qu’actrice.
JCT : Qu’est ce qui te plaît le plus chez ton personnage ?
Habibatou Diarra : ce qui me plaît le plus chez mon personnage, c’est son côté attachant. Mon personnage est très expressif, il est une fille qui est également pleine de sentiments et d’amours. Son amour est très sincère, en plus elle est animée d’un esprit de rébellion pas qu’elle soit rebelle hein, c’est seulement une fille qui se bat pour les causes dont elle est convaincue et elle ne laisse personne la détourner de son chemin. Elle s’adapte à chacun des personnages qu’elle a du croisé ou rencontré dans le film. Elle peut par exemple être très douce avec telle ou telle personne du film et s’opposer à d’autres. C’est un personnage vraiment construit et complet dont les caractères ne laissent personne indifférentes.
JCT : A-t-il été facile pour vous de vous mettre dans la peau de votre personnage ?
Habibatou Diarra : Pas du tout ! Après avoir lu le texte, j’étais contente, mais quand j’ai compris que c’était à moi d’incarner ce personnage, j’ai tout de suite senti un poids sur moi. A savoir, celui de la réussite du film : si j’échoue avec mon personnage le film échouera. Je m’appelais par le nom de mon personnage Yabudou. Jai carrément cessé de m’appeler par mon propre nom pour pouvoir me mettre dans la peau du personnage et être à la hauteur. J’ai passé des nuits blanches sur certaines séquences. Un énorme exercice qui ma permis d’intérioriser le personnage. En plus des conseils que me prodiguaient des comédiens expérimentés, l’aide du réalisateur et de toutes ces belles personnes le travail s’est bien déroulé.

JCT : En tant qu’actrice principale du long-métrage Tonsô, combien avez-vous touché comme cachet ?
Habibatou Diarra : je voudrais tout simplement dire que je n’ai pas été mal payé, tout dépend de l’accord qu’on a eu avec la production et du budget de la production.
JCT : Le métier d’actrice nourrit-elle bien au Mali ?
Habibatou Diarra : je dirais non, ça ne nourrit pas bien. En effet, les projets se font rares. En tant qu’actrice, tu peux travailler dans un projet ce mois-ci, après faire cinq mois à la maison donc si tu n’as pas d’autres choses à faire c’est sûr que tu mourras de faim.
JCT : Quelle est votre icône préférée dans le cinéma ?
Habibatou Diarra : J’aime tous les comédiens maliens. Pour moi, ils sont tous des icônes à mes yeux, surtout quand aux aînés. Et je pense que chacun se bat parmi eux pour faire développer le cinéma à sa manière.
Malick SANGARÉ
JOURNAL DU CINÉMA ET DE LA TÉLÉVISION
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