JE DIRAI QU’UN ARTISTE COMPLET C’EST CELUI QUI A SU IMPOSER SON ART À L’INTERNE COMME À L’INTERNATIONAL À TRAVERS LE TEMPS, MALGRÉ LA PLUIE ET LE BEAU TEMPS.

Le natif de la Venise malienne Seydou CISSÉ de Bamako à Paris en passant par Madrid pousse les limites de la créativité artistique. Sur le JOURNAL DU CINÉMA ET DE LA TÉLÉVISION Seydou, nous livre les coulisses de ses créations originales.

Journal du Cinéma et de la Télévision : en quoi votre ville de naissance Mopti vous inspire dans vos créativités ?

Seydou Cissé : il faut savoir que, d’une manière ou d’une autre, on a une influence géographique et culturelle de notre lieu de naissance sur nos œuvres, de façon consciente et comme de façon inconsciente. Surtout si on y a vécu l’enfance, l’adolescence et plus. Ma ville de naissance m’inspire par son histoire, ses traditions, sa diversité culturelle, son architecture et ses paysages magnifiques. On y trouve un peu de Mopti dans beaucoup de mes créations. Quand je parle de Mopti, ce n’est pas que la ville, il s’agit de toute la région.

JCT : cinéaste, peintre, photographe et sculpteur que vous êtes, selon vous, c’est quoi un artiste complet ?

Seydou Cissé : je pense que c’est une question très lourde. D’après Google un artiste complet, c’est un artiste qui est accompli en son genre, dont tous les aspects sont présents, développés. Je dirai qu’un artiste complet c’est celui qui a su imposer son art à l’interne comme à l’international à travers le temps, malgré la pluie et le beau temps.

JCT : qui est votre cinéaste ou peintre préféré et pourquoi ?

Seydou Cissé : j’en ai beaucoup en peinture comme en cinéma, je commence par un cinéaste malien dont le film à bercer mon enfance, il s’agit de la légende Souleymane Cissé et aussi Abderahmane Sissako, par leur esthétique et leurs façons de mélanger tradition et modernité dans leurs œuvres. Après, il y a aussi Sembène Ousmane du Sénégal, Gaston Kaboré du Burkina et Katy Léna N’diaye cinéaste journaliste sénégalaise. Je suis aussi très impressionné par les œuvres des cinéastes comme l’Américain David Finsher, l’Iranien Ashgar Farahdi pour leurs qualités dramaturgiques.

En peinture, j’aime bien les œuvres d’Abdoulaye Konaté pour son esthétique, sa dextérité à combiner des tissus pour former ses toiles, tels des pixels. Le courant Artepovera m’inspire bien à travers le peintre sculpteur italien Michelangelo Pistoletto. L’artiste contemporain sculpteur américain Leonardo Drew. L’intégration des éléments de la nature dans les œuvres de ses artistes m’impressionne beaucoup. Et enfin l’artiste contemporain sud-africain William Kendridge par sa maîtrise de multiples technique et média dans ses créations, comme la vidéo, l’animation, la gravure, la peinture, la sculpture, la tapisserie et la mise en scène.

JCT : quels films vous a le plus fait croire au cinéma ?

Seydou Cissé : les films africain en général, comme « Finyè (Bah ni Batourou) » de Souleymane Cissé, le Mandat de Sembène Ousmane, Nyamanton de Cheikh Oumar Sissoko pour ne citer que ceux-ci. Ce sont des films dans lesquels je m’y identifiais en tant qu’africain et qui m’ont fait croire qu’il est possible pour nous de faire du cinéma. Car c’était une utopie pour moi la réalisation d’un film quand je voyais à l’époque des films américain comme « Rambo (Sylvester Stallone)», Commando de Mark. L Lester et autres.

JCT : votre film « faraw ka taama » et « Taamaden » parle tous de voyage quel lien tissez-vous avec le voyage ?

Seydou Cissé : peut-être que je fais un autoportrait de façon inconsciente à travers ces films. Car je suis aussi un voyageur et chaque voyage est une expérience de plus à travers plusieurs aspects de la vie.

JCT : avec le film « Taamaden » pourquoi ce choix de filmer de l’intérieur, de raconter l’intimité des immigrés ?

Seydou Cissé : je pense que cela relève de la nature même du film. Taamaden parle de l’immigration via la spiritualité, à travers le quotidien de mes protagonistes. Qui parle de spiritualité parle d’intériorité, une exploration au plus profond de soi. Et pendant le tournage en Espagne, on était en plein covid. Coïncidence ?

JCT : l’étape d’écriture lors d’une créativité, vous êtes plus facile ou difficile selon vous ?

Seydou Cissé : personnellement, l’écriture me torture, mais c’est une torture qui m’amène vers l’extase après chaque étape. Parlant de la facilité ou de la simplicité, cela dépend de chaque projet, il y en a qui sont difficiles à écrire malgré les recherches et les documentations, et d’autres moins difficiles.

JCT : vos œuvres, sont-ils, que ce soit vos documentaires ou peinture présentés dans votre ville de naissance ?

Seydou Cissé : à par mes films qui ont été vus à travers des chaînes comme TV5, Canal + et autres. Mes œuvres ne sont pas encore présentées à Mopti, mais c’est en projet.

Malick SANGARÉ

JOURNAL DU CINÉMA ET DE LA TÉLÉVISION

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