OPAC : L’OBSERVATOIRE QUI REDESSINE LE CINÉMA AFRICAIN

L’industrie cinématographique africaine est en pleine transformation, et au cœur de cette évolution, des figures visionnaires comme Madame Souad Houssein jouent un rôle déterminant.

Le jeudi 21 Novembre 2024, nous avons eu l’immense honneur d’échanger avec Madame Souad HOUSSEIN, une dame dont la vision et les réalisations redéfinissent les contours du cinéma africain.

Journal du Cinéma et de la Télévision : Parlez-nous de l’Observatoire Panafricain de l’Audiovisuel et du Cinéma (OPAC) ?

Souad HOUSSEIN : Un observatoire, comme son nom l’indique, est un outil qui permet d’observer et d’analyser un phénomène donné pour en mesurer ses différents aspects. Cela peut concerner des domaines variés tels que l’économie, la culture, l’énergie, le social ou l’environnement etc.

Dans notre cas, l’OPAC répond à ce besoin dans le secteur du cinéma et de l’audiovisuel, avec une particularité majeure : il se concentre sur l’ensemble du continent africain.

Concrètement, il s’agit d’une plateforme numérique collaborative qui regroupe et met à jour des données pertinentes sur les industries culturelles des pays africains. Ce dispositif permet de suivre en temps réel les tendances en matière de production, de diffusion et d’exploitation cinématographiques et audiovisuelles, tout en évaluant leur impact économique, culturel et social au niveau national, régional et continental.

JCT : Quel est l’objectif principal de votre plateforme ?

S H : Notre observatoire repose sur une démarche d’intérêt général, avec comme mission la collecte, l’analyse et la diffusion des données fiables sur les marchés du cinéma et de l’audiovisuel de l’ensemble des pays africains.

En fournissant des données qualitatives et quantitatives, l’OPAC vise à accompagner les décideurs politiques, les investisseurs, les chercheurs, les organisations internationales, les médias, les professionnels du secteur, ainsi que les consultants et juristes afin de leur permettre de mieux appréhender la situation et les opportunités stratégiques de cette industrie.

JCT : L’OPAC est-il destiné à l’ensemble des pays Africains ou uniquement aux pays de l’Afrique francophones ?

S H : Comme son nom l’indique, l’OPAC couvre l’ensemble du continent africain. Il s’adresse aussi bien aux pays francophones qu’aux pays anglophones, arabophones et lusophones. Notre vision est inclusive et panafricaine.

JCT : Comment l’OPAC est-il structuré pour être utile au continent ?

S H : L’OPAC dont le siège est situé en République de Djibouti, repose sur une gouvernance fluide et efficace, conçue pour limiter les coûts de fonctionnement.

Avec un comité de surveillance, qui garantit la transparence et le suivi des activités, l’OPAC grâce à sa structure numérique légère, s’appuie sur les compétences et expertises locales du continent, favorisant ainsi un modèle collaboratif et durable.

JCT : Quels sont les bénéfices concrets que l’OPAC apportera à l’industrie cinématographique africaine ?

S H : L’Observatoire Panafricain de l’Audiovisuel et du Cinéma a pour ambition de promouvoir et de renforcer l’industrie cinématographique et audiovisuelle africaine. En offrant une vision globale et en facilitant la collaboration Sud-Sud, il encouragera le partage des savoirs et aidera à construire un avenir prometteur pour le secteur.

Par ailleurs, l’OPAC contribuera à réduire les écarts entre les grandes nations productrices et celles qui sont moins actives dans l’industrie. En rendant accessibles des informations précises sur les retombées économiques et sociales du cinéma, l’OPAC incitera les États à développer des politiques publiques favorables et attirera les investisseurs, qu’ils soient publics ou privés, locaux ou étrangers.

JCT : Pouvons-nous connaître les acquis actuels de l’Observatoire ?

S H : Basé à Djibouti, où il bénéficie d’un ancrage africain solide l’OPAC, termine sa phase de développement. Nous avançons avec prudence et détermination. Très bientôt, je l’espère, vous entendrez parler de nos activités et réalisations concrètes.

JCT : Avez-vous foi en l’avenir de l’industrie cinématographique en Afrique ?

S H : Absolument. Même dans les moments les plus difficiles que les cinémas d’Afrique ont pu traverser, j’ai toujours cru en la capacité de l’Afrique à se réinventer à produire et faire circuler des films inspirants et originaux qui rayonnent à l’échelle nationale, régionale et internationale.

La matière première que sont les contenus sont loin de manquer. L’Afrique dispose d’un réservoir inestimable d’histoires, de récits et de parcours individuels dignes d’être partagés. La technique s’acquiert, néanmoins la richesse des imaginaires demeurent des atouts sous-exploités qui ne demandent qu’à s’exprimer avec force, créativité et professionnalisme, et le tout en harmonie avec nos cultures et nos valeurs.

Originaire de Djibouti, Madame Souad Houssein ne cesse de proposer des projets et des idées visant la structuration, la mutualisation et l’autonomisation du cinéma des pays d’Afrique. Son dernier projet l’Observatoire panafricain de l’audiovisuel et du cinéma (OPAC), illustre une fois de plus, sa volonté de contribuer au développement culturel du continent.

Natiengueba DIARRA

Journal du Cinéma et de la Télévision

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