
Le FESPACO 2025 a couronné Katanga, la danse des scorpions de Dani Kouyaté, un film burkinabè soutenu par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Mais alors que le festival célèbre son palmarès, l’avenir du cinéma au Mali, au Burkina Faso et au Niger s’assombrit. La récente décision de ces trois pays de quitter la Francophonie menace directement l’accès aux financements culturels et audiovisuels. Un tournant aux répercussions majeures.
Une perte de financement qui inquiète
Le départ officiel des trois États de l’Organisation Internationale de la Francophonie ne sera effectif qu’après six mois, conformément à l’article 10 de la Charte de l’OIF. Passé ce délai, ils perdront automatiquement l’accès aux programmes d’accompagnement et de financement dans plusieurs secteurs, notamment l’éducation, les médias et la formation professionnelle.
Pour le secteur culturel, cette rupture est particulièrement préoccupante. L’OIF joue depuis des décennies un rôle clé dans le financement et la promotion du cinéma africain à travers son Fonds Image de la Francophonie. Ce dispositif a permis à de nombreux cinéastes du continent de produire des œuvres reconnues sur la scène internationale. Son absence risque d’accentuer les difficultés d’un secteur déjà confronté à un manque criant de ressources locales.

Un isolement progressif des cinéastes ?
Si cette décision marque une affirmation politique pour les États concernés, elle pourrait aussi peser sur leurs relations avec les partenaires francophones traditionnels, notamment le Canada et la Belgique. L’avenir des collaborations culturelles et diplomatiques reste incertain.
Dans un contexte où les financements étrangers jouent un rôle crucial pour le développement du cinéma en Afrique, la question se pose : ces pays trouveront-ils des alternatives pour compenser la perte de ces soutiens ? L’émergence de nouvelles alliances régionales ou la recherche de partenariats avec d’autres puissances culturelles seront déterminantes.
Un avenir à redéfinir
Les six prochains mois seront décisifs pour le secteur audiovisuel et cinématographique au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Si des solutions ne sont pas rapidement trouvées, le départ de la Francophonie pourrait marquer un tournant difficile pour leurs créateurs. Entre incertitudes et espoirs de nouveaux horizons, le cinéma de ces pays est à la croisée des chemins.
Malick SANGARÉ
Journal du Cinéma et de la Télévision
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