
Réalisé par Bong Joon-ho, cinéaste sud-coréen oscarisé pour « Parasite », « Mickey 17 » marque son retour très attendu dans le genre science-fiction. Adapté du roman d’Edward Ashton, le film questionne la valeur de l’existence humaine dans un monde où la technologie permet de remplacer la vie comme on change une pièce d’engin.
L’intrigue suit Mickey 17, un « expendable » — clone régénéré à chaque fois qu’il meurt dans une mission périlleuse sur une planète lointaine. Joué par Robert Pattinson, ce personnage central vit, meurt, revient, mais garde les souvenirs de ses précédentes vies. Lorsque Mickey 18 est activé alors que Mickey 17 est toujours vivant, un dilemme existentiel et sociopolitique s’ouvre : qui est le vrai Mickey ? Le droit de vivre est-il une réalité ou une illusion décidée par des puissances technocratiques ?
Le film se distingue par sa richesse visuelle et philosophique. Bong Joon-ho offre une mise en scène immersive, où les décors interstellaires rencontrent des environnements claustrophobes symbolisant l’enfermement mental et social. C’est une exploration de l’éthique moderne dans une époque déshumanisée.
Le casting rassemble des talents confirmés : Naomi Ackie, Steven Yeun, Toni Collette et Mark Ruffalo, qui incarnent des figures de pouvoir, de science ou de révolte. Chacun apporte une dimension critique au système qui manipule les clones pour des fins utilitaristes.
La bande sonore, signée par un compositeur électronique de renom, accentue la tension et la mélancolie, renforçant l’ambiance d’une humanité prise au piège de ses propres créations.
Présentée en avant-première à la Berlinale, l’œuvre a reçu une ovation critique pour son audace thématique et la performance nuancée de Pattinson. À la croisière entre « Blade Runner », « The Martian » et « Ex Machina », « Mickey 17 » s’impose comme un manifeste cinématographique sur la conscience, la rébellion et la survie.
Kadidiatou TRAORÉ
Journal du Cinéma et de la Télévision
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